Zoom sur le BP Menuiserie en compagnonnage du Tour de France

Fonction ancestrale de la construction, le menuisier est chargé de l’aménagement intérieur du bâtiment. Si les matériaux utilisés ont bien évolué, les fondamentaux du métier demeurent les mêmes et peuvent être assimilés en compagnonnage du Tour de France. Le point sur cette formation séculaire d’exception.

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La Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment à Limoges propose un brevet professionnel menuiserie en compagnonnage, au sein du réseau compagnonnique regroupant plusieurs établissements en France. « Il y a une quinzaine de points de chute pour les itinérants, on couvre toute la France mise à part la région Est », indique Patrick Lecorcier, formateur en menuiserie à la Fédération limougeaude et lui-même compagnon. La spécificité de ce programme tient au fait que les jeunes menuisiers en herbe font le Tour de France et change de ville et de région tous les ans. « Les méthodes de travail sont différentes d’une région à l’autre et c’est ce qui est enrichissant pour l’élève », explique Patrick Lecorcier.

La durée totale de la formation est de 1 050 heures réparties entre l’entreprise et le centre de formation. « Les jeunes travaillent la journée et viennent suivre deux heures de cours tous les soirs », précise le formateur. Là, ils reçoivent des cours théoriques et des enseignements pratiques propres à la menuiserie. Il faut compter environ 3 ans pour décrocher le brevet même si, comme le nuance Patrick Lecorcier, « c’est variable selon les individus ».

Rendre ce qu’on a reçu

Pour accéder à cette formation, il faut être titulaire d’un CAP en menuiserie et de 2 ans d’expérience dans le métier ou de 5 années d’expérience professionnelle en menuiserie. La formation est gratuite et peut être poursuivie dans différentes régions grâce au système compagnonnique. « Nous avons un programme de cours unique pour toute la France : vous terminez votre année dans une ville sur l’étude du dessin n°10, vous reprenez dans la région suivante à partir du n°11 », précise le formateur.

À la sortie, les compagnons poursuivent leur Tour de France pendant quelques années ou se sédentarisent. « Ils peuvent se mettre à leur compte, devenir chef d’atelier ou de chantier. Dans tous les cas, ils prennent des postes à responsabilité », note Patrick Lecorcier. Un engagement toutefois : celui de rendre ce qu’on leur a donné. Les compagnons deviennent formateurs à leur tour !

Agnès Wojciechowicz

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