La négociation des prestations salariales

Parler de ses prestations salariales est une étape délicate. Les candidats ne savent pas toujours comment aborder le sujet. Direct Emploi vous donne quelques astuces afin de vous préparer au mieux et éviter les erreurs.

négociation des prestations salariales

1- Se renseigner sur la grille de salaire en vigueur

Vous devez, avant d'aborder le sujet, être renseigné sur la grille de salaire par rapport à votre secteur d'activité, par rapport à votre formation et à votre niveau de poste. Afin de donner au recruteur, une fourchette de prix raisonnable, il est préférable de se renseigner sur les prix du marché et de consulter au préalable les salaires proposés en règle générale dans l'entreprise. Si vous ne connaissez absolument pas les grilles de salaire vous pouvez avoir un aperçu par secteur d'activité, fonction, âge, expérience professionnelle et niveau d'études sur le site lejustesalaire.com. Si vous faites cela, le recruteur aura une image de quelqu'un qui connait le secteur et qui sait se placer justement sur le marché du travail. De plus, connaitre votre valeur à juste titre rassure le recruteur sur votre professionnalisme.

2- Attendre que le recruteur aborde le sujet

Il est préférable de ne pas aborder le sujet de la rémunération trop tôt au risque de passer pour un candidat intéressé uniquement par l'argent. Attendez que le recruteur commence à en parler. Généralement, il le fera en fin d'entretien en vous demandant vos « prétentions ». C'est aussi un excellent moyen pour le recruteur de vous tester car il sait que le sujet peut être délicat et peut mettre très rapidement un candidat mal à l'aise. Selon Madame Abot « c'est pour lui, un moyen de plus pour vous tester et analyser votre comportement face à un sujet délicat ». C'est pourquoi, avoir une bonne connaissance des choses à dire et à ne pas dire est primordial.
Certains recruteurs souhaiteront attendre un second rendez-vous avant de détailler et entreprendre une ouverture sur le sujet de la rémunération. Un conseil, ne repartez jamais d'un entretien sans en avoir parlé, au risque de vous voir proposer le poste quelques jours après, et ne pas avoir eu de réponse à ce sujet, vous vous retrouvez alors dans une situation désagréable. Si vraiment vous sentez que le recruteur n'abordera pas de lui-même cet élément, vous pouvez vous-même aborder la gratification mais d'une manière subtile. « Je pense avoir pris connaissance des éléments les plus importants concernant le poste. Toutefois, pourriez-vous me donner un aperçu du niveau de salaire prévu ? » Ce type de question vous permet de lancer la discussion sans prendre le risque de brusquer le recruteur.
Surtout n'oubliez pas, si vous êtes face à un recruteur c'est que vous avez les compétences pour exercer le poste et les diplômes qui vont en conséquence. Ne rabaissez en aucun cas votre valeur, tout travail mérite un salaire et qui plus est un salaire équitable à sa qualification.

3- La stratégie de négociation

« Avant de négocier, il faut analyser le rapport de forces afin de savoir jusqu'où il est possible de rester ferme face à son interlocuteur » , explique Richard Bourrelly, consultant expert en négociation. La rémunération qui va vous être proposée est une gratification en retour de vos compétences apportées à l'entreprise. C'est pourquoi, vous devez vous demander quelles sont vos forces et quelles sont vos faiblesses et également analyser votre employeur et savoir s'il peut se passer de vous. Avant de proposer une fourchette de salaire, laisser le recruteur exprimer la gratification qu'il a en tête car souvent l'employeur peut vous proposer plus que ce à quoi vous vous attendiez. Il serait dommage de repartir en vous disant est-ce que « j'aurais pu obtenir davantage ? ». De plus, lors de votre stratégie, car le moment de la négociation est belle et bien une stratégie, soyez à l'écoute et attentif à certains signes de communication non verbale. Par exemple, un haussement de sourcils, des bras qui se croisent, une attitude agressive ou sur la défensive sont autant de signes qui peuvent vous amener à revoir votre discours ou votre stratégie.

Ne faites surtout pas l'erreur de parler de votre ancien salaire d'autant plus si il était plus bas. Vous vous dévalueriez en donnant l'impression d'être prêt à accepter une baisse de gratification. Au contraire, si votre ancien salaire était bien plus élevé vous pouvez jouer sur ce point mais toujours en argumentant sur vos compétences et services rendu à l'entreprise afin de justifier le salaire gagné. En effet, si vous menez l'entretien de façon brillante, vous pourrez négocier un meilleur salaire en proposant des résultats chiffrés, crédibles, obtenus antérieurement.

Cependant, si vous ne parvenez pas à obtenir la gratification désirée, vous pouvez essayer de conclure un marché avec votre employeur. Vous acceptez le salaire proposé à la condition que si vous obtenez des résultats brillant et que vous atteignez l'objectif, la gratification soit revalorisée et puisse éventuellement évoluer.

Dans certains cas, s'il vous semble que le salaire proposé est trop faible, prenez bien en compte tous les éléments qui composent votre rémunération, c'est-à-dire votre salaire ainsi que d'autres avantages éventuels : primes, niveau et fréquence des augmentations, 13ème mois, véhicule de fonction, mutuelle ou particularités de la convention collective.